Ziari et la grève de la santé: Le pourrissement !

Ziari et la grève de la santé: Le pourrissement !

312-sante-greve-algerie.jpgLa situation est intenable dans les hôpitaux. Les services sont vides de leurs travailleurs. Corps communs, praticiens spécialistes, médecins généralistes, psychologues, paramédicaux ne veulent pas lâcher prise. De surcroît, ne sont pris en charge que les cas urgents.

L’ Intersyndicale de la santé a reconduit, pour la deuxième semaine consécutive, son mouvement de débrayage de trois jours. Une grève largement suivie et paralysant, selon ses animateurs, l’ensemble des structures hospitalières publiques.

La première grève de trois jours, observée la semaine dernière, n’a pas abouti à une issue. Bien au contraire, le ministre de la Santé, Abdelaziz Ziari, a, selon les grévistes, envenimé la situation en opposant un niet catégorique à leurs revendications, notamment les points relatifs à la révision des statuts particuliers et des régimes indemnitaires.

Certains patients sont dans des situations déplorables, comme c’est le cas de Souad rencontrée dans le hall de l’établissement de santé de proximité de Hassiba Benbouali. Cette dame a eu un accident qui lui a valu 8 points de suture. Elle disait avoir un rendez-vous pour changer le pansement. Mais aucun soignant n’est là pour le faire, tous en grève.

Dans les autres établissements de santé, le constat est le même. Mustapha Pacha, est d’autant plus vrai, que le personnel soignant semble bien avoir vidé les différents services de l’hôpital. Avec une participation estimée à 85 %. Ceci dit, en ce qui concerne le débrayage des membres de l’intersyndicale, (praticiens de la santé, spécialistes, psychologues, et enseignants du paramédical).

Les autres corporations grévistes, à savoir les paramédicaux et les corps communs, on n’en parle même pas. Et la guerre des déclarations continue entre les syndicats de la santé et leur tutelle. Le département de Ziari, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a annoncé un taux de suivi de la grève de l’intersyndicale de la santé de 18 %, qualifiant ce taux de « marginal ».

Le ministère a donné des « instructions fermes » aux responsables des établissements publics de santé pour opposer à cette grève, « toutes les dispositions réglementaires prévues à l’effet d’assurer la continuité du service public et d’éviter aux usagers de certains hôpitaux d’être les otages d’éléments extrémistes et irresponsables ».

Réitérant sa disponibilité à un dialogue « franc » et « responsable » avec l’ensemble des partenaires sociaux, y compris avec la minorité syndicale en grève « illégale », le ministère a rappelé que « le processus de réhabilitation des différents corps particuliers de la santé, s’est traduit par une amélioration sans précédent de leur statut socio-professionnel en les situant en haut de l’échelle de la fonction publique ».

Rappelons que les revendications de l’Intersyndicale, regroupées au sein d’une plate-forme commune, sont multiples : révision statutaire, amélioration du régime indemnitaire, titularisation de 19 000 vacataires et contractuels, augmentation des salaires de 40%, reprise du dialogue social…

S’il n’y a pas de suites favorables à l’issue de ces trois jours de grève, l’intersyndicale reconduira la protestation. Idem pour l’ensemble des grévistes appartenant au milieu hospitalier.

R. A.